Si un match contre une équipe niçoise est qualifié de
« derby », un match contre une équipe de Monaco peut revendiquer
l’appellation « super-derby ». A vol d’oiseau, quelques kilomètres
seulement séparent le gymnase Valgelata du stade Louis II, fief de l’AS Monaco.
Et encore moins le gymnase de l’Annonciade où évolue le Monaco BA .
Hasards du calendrier, Roquebrune va successivement
affronter les deux équipes de la Principauté. Ce samedi, l’équipe de Babette
Aranda accueille l’AS Monaco et, le 31 octobre, se rendra chez le Monaco BA.
Des rencontres qui vont cristalliser l’attention des amateurs de basket de
l’Est du département… avant l’explosif
choc des deux équipes monégasques début décembre !
Le Président de l’AS Monaco Arnaud Giusti n’a pas hésité à afficher
clairement ses ambitions. Elles sont d’ailleurs presque nécessaires dans le
contexte de l’émergence d’un rival au sein même de la Principauté, le Monaco BA
d’Eric Ellena. Celui-ci a fait une irruption remarquable dans le paysage du
basket azuréen avec une ascension exceptionnelle au rythme quasiment d’une
montée par saison depuis le championnat départemental. Paradoxe : cette
ascension a été réalisée pour la plus grande partie sous la conduite de Babette
Aranda aujourd’hui revenue dans son club de cœur, RCM Basket, dont elle fut une
icône voici quelques années en tant que joueuse emblématique.
Dans le sillage de la section masculine, les basketteuses de
l’AS Monaco veulent aujourd’hui s’affirmer au plus haut niveau. Le projet du
président Giusti a séduit l’ancien coach roquebrunois Olivier Tuso désireux de
relever un nouveau challenge après une belle saison de NF1 conclue par un
maintien sportif (mais refusé par les dirigeants pour des raisons financières).
Tuso a ainsi succédé à Cyril Lecocq qui avait pris la tête de l’équipe asémiste
après avoir quitté Roquebrune !
Le choc de ce soir au gymnase Valgelata s’annonce
particulièrement indécis entre deux équipes manifestement à la recherche de
leur équilibre.
Les joueuses d’Olivier Tuso ont perdu à domicile lors de la
première journée mais en donnant beaucoup de fil à retordre à Annemasse que
l’on présente comme l’un des grands favoris de la poule. Elles se sont ensuite
inclinées à Toulouse, une contre-performance liée à un manque de cohésion dans
un groupe dont certaines recrues – et notamment une intérieure américaine de
grande qualité – sont arrivées tardivement. De ce point de vue, le report du
troisième match samedi dernier a certainement compliqué la tâche du coach
monégasque mais il ne fait aucun doute que l’AS Monaco va monter en puissance
au fil des rencontres…
En face, les Roquebrunoises sont, elles aussi, à la
recherche d’un équilibre. Babette Aranda doit tout reconstruire en s’appuyant
sur les « rescapées » de la saison dernières, Barbara Cousin, Sarah
Bohy et Marine Foiret. Cette dernière n’a pas vraiment un statut de titulaire
mais elle est précieuse et c’est bien souvent lorsqu’elle est sur le terrain
que l’équipe réussit ses meilleures séquences.
En fait, aussi bien à Saint Jean de Muzols qu’à Caluire
samedi dernier, les joueuses ont craqué dans les dernières minutes. Peut-être
un problème de physique, peut-être aussi un problème de mental comme si
l’équipe n’avait pas les ressources suffisantes pour faire front quand
l’adversaire fait souffler la tempête.
La tache de Babette Aranda cette semaine s’est trouvée
compliquée par les aléas de la santé. Tour à tour Assitan, Foiret et Cousin ont
été malades. L’entraînement du lundi a même été annulé. Pas la meilleure
situation pour une équipe qui a au contraire besoin de beaucoup travailler pour
hisser son niveau de jeu.
En contrepartie, Charlotte Loaso a pu reprendre et le coach
roquebrunois comptera ce soir pour la première fois de la saison sur Lucie
Gallo. L’intérieure slovaque – qui a fait autrefois les beaux jours du club
sous le nom d’Opralova – apportera ses centimètres (195 !) et son
expérience à un groupe rajeuni qui en a bien besoin. Sa présence devrait être
un « plus » aussi pour Melissa Rondinelli tandis qu’une autre grande
figure du club, Heidi Lecocq, sera là pour prêter main forte aussi bien dans la
raquette que sur une aile.
Mais, au-delà de toutes les supputations strictement
sportives, ce match se jouera d’abord « dans les têtes ». La pression
sera sur Roquebrune qui reçoit et doit donc « théoriquement » gagner.
De leur côté, les Monégasques auront le double avantage de
n’avoir rien à perdre… tandis que leur entraîneur qui connaît évidemment très
bien les joueuses adverses saura trouver le meilleur moyen de les contrarier au
maximum !Bref, tout peut arriver et l’impact psychologique des premières
minutes pourrait être décisif.
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